1er sélection de films japonais

21 May 2012

J’aime beaucoup le cinéma asiatique et entre autre le cinéma japonais. Certains films m’ont marqué. Du film historique au film de sabre, du film d’horreur au film de science fiction, du film d’anticipation au western ou du film d’animation au film complètement déjanté voici ma petite sélection.

Il devient rare de voir des films japonais au cinéma, la plupart du temps ils sont relégués dans les petites salles d’art et d’essais et juste sur une semaine. Heureusement de nombreux films sortent directement en DVD. Je ne vais pas vous parler des grands classiques comme Kagemusha, l’ombre du guerrier d’Akira Kurosawa (1980) ou bien Ran du même réalisateur (1985) qui font partie des plus grands films historiques japonais. Je ne parlerais pas non plus des films les plus célèbres de Kateshi Kitano, comme l’été de Kikujiro (1999) ou Sonatine (1993). Pour cette première sélection je parlerais de films peut être moins connus mais qui font partie de ma filmographie nippone comme le magnifique Dolls de Kitano, des films d’horreur Ring, Audition et Ju-on, du film de science fiction Avalon et de sa suite Assault girls et du film d’anticipation Battle royale. Dans un deuxième article je parlerais du film de sabre Zatoichi, de la fable historique Saya Zamourai, du film d’horreur historique Kaidan, du western déjanté Sukiyaki western Dango, du film inclassable et déjanté Visitor Q et du magnifique film d’animation le tombeau des lucioles. Dans un troisième article je parlerais du film de ninja Shinobi, du film déjanté Kamikaze girl, du film de sabre Duelist, du film d’anticipation Siking of Japan, du film d’horreur TV Show et du film de bouffe Udon.

Dolls de Takeshi Kitano

Voici surement l’un des plus poétiques films du grand Takeshi Kitano qui est sorti en 2002. Ce film regroupe trois histoires d’amour. Kitano a voulu faire un hommage au bunraku au travers de la pièce de théâtre de marionnettes Meido no Hikyaku. La première histoire est celle des amants enlacés que l’on retrouve tout au long du film. Une jeune femme tombe dans l’inertie lorsqu’elle apprend que son ancien amoureux en épouse une autre. Ce dernier apprenant son état décide de quitter son mariage, de retrouver son ancienne amie et d’essayer de lui faire reprendre conscience en allant dans les endroits qu’ils ont fréquenté en s’enchainant avec une corde rouge. Toute cette partie du film est aussi un hommage au passage des saisons, le printemps avec les cerisiers, l’été dans les rizières, l’automne sous les érables rouges et l’hiver dans la neige. La deuxième histoire est celle d’un vieux yakuza qui va dans le parc où il avait l’habitude de voir sa petite amie et qui se souvient de cette époque. La troisième histoire est celle d’un homme qui par amour va se crever les yeux pour rencontrer sa star préféré qui a été défigurée dans un accident. Il existe un adage qui dit que les histoires d’amour finissent mal en général … alors je n’en dirais pas plus sur la fin de ce film. En tous les cas, Kitano est au sommet de son art et nous livre un film avec de belles histoires, des belles images, parfois quelques longueurs contemplatives et aussi quelques traits d’humour.

La série des films Ring de Hideo Nakata

La série Ring est en fait une trilogie, Ring, Ring2 et Ring0 réalisée par Hideo Nakata d’après le roman de Koji Suzuki. Ce film est une référence dans le monde des films d’horreur japonais et il est sorti sur les écrans en 1998. Il est inspiré de la tradition des Yurei Eiga, soit les films de fantômes des années 60 racontant des contes et légendes populaires sur des revenants. L’histoire de ce film est simple : une rumeur circule sur une cassette vidéo maudite qui provoquerait la mort de la personne une semaine après qu’elle l’a regardé. Une journaliste enquête sur cette cassette, la trouve et la visionne. S’ensuit une course poursuite contre la mort qui la mènera à une histoire de malédiction et du fantôme de Sadako. Ce film a donné lieu à un remake américain (Le cercle) réalisé par Hideo Nakata lui même.

Audition de Takeshi Miike

Voici le premier film du plus déjanté des réalisateurs japonais, Takeshi Miike. Audition est pour moi l’un des films d’horreur qui fait le plus peur. Ici pas de sang, pas de fantômes mais une horrible et sanglante spirale de violence, tout en suggestions. Ce film parle de torture sans jamais la montrer mais on imagine tellement la scène qu’elle s’imprime d’elle même dans notre cerveau. Un film qui fait froid dans le dos. Pourtant la première partie du film commence comme un mélodrame. Un producteur de film qui a perdu son épouse il y a sept ans accepte sur les conseils de son meilleur ami de faire un casting pour dénicher sa future compagne. Il trouve la perle rare et décide de vivre avec elle. Et puis à un moment la film dérape et tombe dans cette fameuse spirale de violence. Un film à voir pour vraiment avoir peur.

Ju-on de Takashi Shimizu

Ju-on fait aussi partie des références du film d’horreur japonais, un grand classique des films de maison hantée. Ju-on est une série de 6 films japonais et trois remakes américains par le réalisateur nippon Takashi Shimizu avec l’aide de Kiyoshi Kurosawa (aucun lien familiale avec Akira Kurosawa) l’un des réalisateurs marquants du renouveau du cinéma japonais. Le thème de ce film est la classique histoire de maison hantée par le fantôme vengeur d’une personne tuée par la rancune. Toute personne qui le croise est à son tour tué, la malédiction ne se limitant plus à la maison. Ce film fait peur surtout dans la manière dont les fantomes apparaissent dans la maison. D’ailleurs il existe un cri, strident qui marque tout le film et qui a été inventé par le réalisateur lui-même.

Avalon et Assault Girls de Mamoru Oshii

Avalon et sa suite Assault Girls sont deux films de science fiction du réalisateur Mamoru Oshii. Il est plus connu pour ses films d’animation comme Lamu, Patlabor et surtout le magnifique Ghost in the Shell. Avalon sort en 2001 et sa suite en 2009. Avalon est un film japonais entièrement tourné en Pologne. Il met en scène plus une ambiance et un univers qu’une histoire avec un monde post-industriel gris et terne où il n’y a plus aucun repère de temps et de lieu. Le thème de ce film est la perception de la frontière entre réalité et virtuel. L’histoire est basée sur un jeu vidéo de guerre illégal, Avalon pour lequel les joueurs branchent directement leur cerveau dessus et qui provoque des comportements addictifs. On suit alors Ash, l’héroine qui ne vit que pour le jeu et qui décide d’accéder au niveau ultime de ce jeu. La suite de ce film, Assault Girls est plus simple puisqu’elle raconte l’histoire du passage de plusieurs joueurs d’un niveau à un autre. Mais il garde cette ambiance tellement particulière qui est accentuée par la couleur sépia de l’image. Un film esthétiquement très beau. A noter la magnifique bande son de Kenji Kawai.

Battle Royale de Kinji Fukasaku

Voici encore une référence dans le genre film d’anticipation et dans le genre survival-horror. Battle royale, sorti en 2000, a été réalisé par Kinji Fukasaku, qui a dans les années 1970 révolutionné le genre des films sur les yakuza en parlant de perte de valeurs morales de ce milieu. Battle royale est l’adaptation, assez violente, d’un roman du même nom de l’auteur Koshun Takami. Dans un Japon futuriste où les adultes redoutent les adolescents, une loi est votée pour réduire la violence à l’école et la désobéissance des jeunes. Une classe, dite violente, est tirée au sort pour se rendre sur une île déserte où les élèves doivent s’affronter à mort pour qu’il ne reste qu’un seul survivant. L’histoire s’attache au parcours de deux jeunes élèves de la classe du collège municipal de Shiroiwa. Ce film n’est pas seulement un éloge de la violence. C’est aussi une critique de la société japonaise, une opposition entre le monde des adultes et le monde des jeunes, une critique de le l’élitisme du système scolaire nippon, l’éclatement de la cellule familiale, la perte des valeurs et la perte des repères dans une société tournée autours du travail. A noter dans ce film l’apparition du grand acteur qu’est Takeshi Kitano.