10 Jun 2012
Pour cette troisième sélection je vais vous parler d’un film de ninjas avec un côté fantastique qui reprend une légende importante au Japon, Shinobi, puis un film encore inclassable confrontant deux jeunes filles avec des looks complètements différents, Kamikaze girls. Ensuite je parlerais d’un film de science fiction avec un très grand esthétisme adaptation d’un manga culte, Casshern, puis un film catastrophe sur la submersion du Japon, Sinking of Japan, des deux films sur les enfants de Kore-Eda, Nobody Knows et I Wish et pour terminer un film sur la bouffe : Udon.
Shinobi de Ten Shimoyama
Parlons de Shinobi, le film. C’est une adaptation du roman de Futaro Yamada qui s’appelle Koga ninpo chob (1959) qui est considéré comme un grand classique de la littérature japonaise. L’histoire est simple, deux clans ennemis qui s’affrontent depuis des siècles et l’amour qui nait parmi deux personnages de ces clans. Cette histoire ne vous rappelle rien ? Shinobi serait il l’adaptation nippone de Roméo et Juliette ? L’histoire est un peu différente puisque le shogun pour pacifier la région décide d’organiser un combat entre les 5 meilleurs guerriers de chaque clan. Précisons que ces guerriers sont les meilleurs shinobis (guerrier espion du Japon féodal) du pays. Cette histoire est basée sur la légende du combat entre les clans d’Iga et celui de Koga. D’ailleurs il existe un château au Japon dans la région du Kansai (Iga Ueno) où l’on visite le musée national des ninjas. Le film Shinobi est une libre adaptation de cette histoire car les mystérieux guerriers sont doués de super pouvoir. Ce film a été l’un des premiers au Japon à utiliser des techniques innovantes pour ses effets spéciaux comme la Motion Capture. Ce film est donc un film d’action mais aussi un grand film d’amour même si le scénario n’est pas très fourni les images sont très belles. Ce film est à voir en version sous-titrée car la version française est vraiment déplorable.
Kamikaze Girls de Tetsuya Nakashima
Voila un film assez spécial, c’est plus une série B qu’un film d’auteur. Mais dans le genre film japonais qui part dans tous les sens avec des scènes complètements déjantées, Kamikaze Girls est un bon exemple. Au départ c’est un roman qui a été adapté la même année (2004) en film pour le cinéma et en manga. Ce film raconte la rencontre entre deux jeunes filles complètements opposées puisque la première est une fille sage qui s’habille dans le style Sweet Lolita tandis que la seconde appartient à un gang de filles en scooters des filles pas sages. Que dire de plus sur ce film à part qu’il est déjanté et drôle, enfin attention c’est de l’humour japonais il faut connaitre.
Casshern de Kazuaki Kiriya
Casshern est à rapprocher d’un film comme Avalon de Mamoru Oshii. Datant de 2004 ce film est un bon exemple du mélange entre images réelles et images de synthèse. Parfois on se demande si nous sommes dans un pur film de science fiction ou bien dans un manga. Ce film est réalisé par Kazuaki Kiriya, plus connu dans le monde des clips vidéo (il est l’ex mari de la chanteuse de J-pop, Utada Hikaru). C’est une adaptation d’une série animée diffusée de 1973à 1974, Shinzo ningen Kyashan. Casshern est un film de science fiction avec de l’action mais c’est aussi un film d’auteur avec de longues scènes contemplatives. Il reprend certains thèmes que l’on retrouve souvent dans les films japonais, la place et l’avenir de l’homme sur terre et les conséquences du massacre de la nature par l’homme. L’histoire de Cashhern se passe dans un futur proche parallèle au notre où le monde est gouverné par deux puissances en perpétuelle guerre. La race humaine paie un très lourd tribut aux batailles chimiques et technologiques mais aussi aux maladies, virus et mutations en tous genres. Un chercheur trouve un remède au mal mais avec un énorme inconvénient car en plus de soigner les vivants il réveille les morts. Bientôt une nouvelle guerre se prépare pour l’humanité. Casshern est un film très beau visuellement bien que le scénario soit un peu trop compliqué et que les personnages manquent de profondeur.
Sinking of Japan Shinji Higuchi
Sinking of Japan ou la Submersion du Japon est un film catastrophe sortie au Japon en 2006. Il avait été présenté au marché du film à Cannes en 2006 mais sans le moindre succès. C’est suite à la grande catastrophe du Tohoku en 2011 que la société Zylo a proposé ce film en DVD pour l’Europe. Ce film est une adaptation du roman de Sakyo Komatsu de 1973 la submersion du Japon. Cette histoire reprend un grand thème cher au japonais : l’avenir du Japon après « le big one ». Depuis quelques temps le Japon est ravagé par des tremblements de terre, des éruptions volcaniques et des tsunamis. Des scientifiques ne donnent qu’un an au Japon avant de disparaitre. Seul un scientifique, spécialiste des plongées en profondeur aurait la solution pour sauver le Japon. Sinking of Japan, est un film catastrophe avec des scènes assez réalistes. Il faut noter que le rôle principal est joué par Tsuyoshi Kusanagi, acteur chanteur, très connu pour appartenir au boys band des Smap.
Nobody Knows et I wish de Hirokazu Kore-Eda
Voici deux des films de l’un des cinéastes nippons les plus prometteurs, Hirokazu Kore Eda. Ce réalisateur a décidé de faire des films avec une approche non spectaculaire, quasiment du documentaire. Dans ses films il n’y a pas d’effets spéciaux, mais des belles histoires de vie. Le réalisateur est un habitué du festival de Cannes, avec deux de ses films présentés dans les compétitions annexes (Distance en 2001 et Air Doll en 2009) et un film en compétition officielle : Nobody Knows en 2004. C’est d’ailleurs lors de cette compétition que le jeune acteur (14 ans à l’époque) Yuya Yagira a obtenu le prix d’interprétation masculine. Nobody Knows est tiré d’une histoire vraie qui a eu lieu en 1988 où quatre enfants avaient abandonnées par leur mère pendant neuf mois dans un petit appartement. Le film reprend l’histoire jusqu’à la fin dramatique. Il a été tourné pendant un an de manière chronologique et on suit les aventures de quatre enfants qui apprennent à survivre. I Wish est le dernier film de Kore Eda sorti sur nos écrans (en 2012). Là aussi le réalisateur nous raconte une belle histoire d’enfants, moins triste que Nobody Knows. On suit l’histoire de deux frères vivant séparés aux deux bouts de l’île de Kyushu et qui décident de se retrouver à l’endroit où le nouveau shinkansen se croisera pour la première fois et où un miracle se produira. Ces deux films sont simplement magnifiques, de très belles histoires sur l’enfance.
Udon de Katsuyuki Motohiro
La bouffe a une grande place dans le cinéma japonais. Il existe de nombreux films ayant pour thème central telle ou telle spécialité locale. On peut citer par exemple le film Tampopo un grand hommage au fameuses ramens. Et il y a aussi depuis 2006 le film Udon sur l’autre grande spécialité de nouilles que sont les Udons. C’est sur l’île de Shikoku que l’on trouve le plus de restaurants d’Udons au Japon. Plus particulièrement dans la région de Marugame et du mont Sanuki qui donne son nom à une des recettes de Udons. Pour ce film on suit les aventures d’un jeune homme ne voulant pas reprendre l’affaire familiale de fabrique de udon. Il échoue dans son projet à New York et rentre au Japon. Là on lui demande de faire un recensement de toutes les fabriques de udons dans la région de Kagawa sur l’île de Shikoku. A partir de là on part à l’exploration de dizaines d’échoppes dans les petites villes et la campagne de cette région du Japon. Tout simplement un film dont le rôle principal est la bouffe avec beaucoup d’humour japonais. Bon appétit.