Retour à Kyoto pour profiter de l’accueil du ryokan Yoshikawa, un lieu hors du temps qui associe modernité et tradition. Je ne sais pas si cet endroit est l’un des meilleurs ryokans de la ville mais pour moi c’est une adresse incontournable pour gouter à la tradition de l’accueil d’une auberge traditionnelle de Kyoto.
C’est vrai que le Yoshikawa ne se trouve pas dans le centre historique de Kyoto avec ses vieilles maisons de bois. Non nous sommes juste à la périphérie du quartier moderne de Kawaramachi et de ses grandes galeries marchandes, pas très loin de la mairie de Kyoto. Dans ce quartier d’immeubles modernes on trouve une rue bordée de vieilles maisons traditionnelles. Lorsque l’on arrive par le nord en redescendant vers le sud, la première maison en bois sur notre droite abrite le ryokan Yoshikawa. L’accueil est toujours le même dans ce ryokan que l’on classe dans la catégorie luxe, puisqu’une nuit coûte 30000 yens (avec repas gastronomique et petit déjeuner gastronomique). On vous ferra patienter quelques minutes dans le lobby autour d’une tasse de thé le temps de remplir quelques papiers (il est préférable d’arriver après 16h). Le personnel féminin, habillé en kimono, est très prévenant, parle anglais et elles sont toujours présentes pour vous faire passer un agréablement dans cette très belle maison.
Les chambres
Les chambres sont vraiment spacieuses, le ryokan n’en compte que 5. Pour cette fois nous avions une chambre qui se composait de trois pièces, d’une salle de bain et d’une salle de toilettes. Il y avait une grande pièce qui servait de salon avec une vue donnant sur un petit jardin japonais. Une pièce intermédiaire reliant l’entrée et le salon servait aussi pour le couchage et la troisième pièce ne servait que pour le couchage. On retrouve partout l’architecture typique d’une maison traditionnelle avec ses portes coulissantes, ses tatamis, ses paravents en papier et bien sur le Tokonoma. C’est en fait une alcôve consacrée à l’art et à la spiritualité qui accueille une calligraphie et un ikébana, création végétale. Mais partout la modernité est bien présente avec la climatisation, une télé écran plat, les toilettes chauffantes, la connexion internet.
Mention spéciale pour les futons qui sont vraiment très agréable. Généralement c’est toujours un peu dur de dormir dans un futon japonais mais ici au Yoshikawa cela devient un plaisir. En fait nous avons le droit a un double futon moelleux avec une agréable couette.
Les chambres sont équipées d’une belle salle de bain qui se compose de deux pièces. La première est une sorte de vestiaire avec un lavabo. On y trouve tous les produits de qualité pour ce genre d’établissement. Ensuite on passe dans la deuxième pièce que l’on pourrait qualifier de douche avec au fond un o-furo, une baignoire profonde en bois pleine d’eau très chaude.
Le jardin
Ha le jardin magnifique du Yoshikawa !!! Véritable œuvre d’art à lui tout seul, ce petit jardin paysagé avec sa colline, ses érables, sa rivière, ses énormes carpes, ses lanternes de pierre est un superbe exemple de jardin japonais, que l’on contemple depuis la grande salle à manger ou bien depuis la pièce de la cérémonie du thé.
Les repas
Ils ne sont pas pris dans les chambres comme dans de nombreux hôtels-ryokans. Au Yoshikawa on prend son repas dans une salle à manger (pouvant être aménagée à la japonaise ou à l’occidental) ou dans la pièce de la cérémonie du thé, deux pièces qui ont vue sur le jardin. Si l’on reste une soirée au ryokan on vous proposera de faire un repas de tempuras (sauf le dimanche) puisque le ryokan possède un restaurant de tempuras réputé de Kyoto. Si l’on reste deux jours, le deuxième repas est généralement un kaiseki dans la grande tradition de Kyoto. Enfin si vous décidez de rester plus longtemps on vous proposera comme autre repas un shabu shabu, un sukiyaki ou bien un nabé en fonction des saisons.
Le repas de tempuras se prend au restaurant autour d’un comptoir qui peut accueillir une dizaine de personne. Le chef prépare à la minute les différents ingrédients. C’est un repas très copieux avec des petits plats en entrée, une série de tempuras, soupe miso, riz recouvert de tempuras et dessert en sachant que les ingrédients suivent les saisons. Pour débuter le repas les petites mises en bouche avec des choses parfois étranges. Nous avons eu le droit à un kaki avec du tofu au kaki, des sushis de maquereau, un rouleau de daikon et oeufs de saumon, une autre préparation de tofu aux haricots et gelée de kaki et des intestins d’un coquillage se rapprochant du bulot. Ensuite on attaque les tempuras avec dans la totalité du repas 3 gambas, de l’aubergine, des fruits du ginko, de la murène, de la racine de lotus, de la patate douce, du shiitake, des asperges, des haricots verts, de la coquille Saint-Jacques, un petit mais et de la seiche entourée d’une feuille de shiso.
En plus des tempuras nous avons une petite assiette de sashimis excellents avec thon gras et daurade royale, un petit plat à base d’une gelée au yuzu et crabe royal, une superbe soupe au miso rouge, des petits légumes croquant et un gros bol de riz recouvert d’un tempura de légumes et de crevettes. Enfin pour terminer le repas le petit dessert que l’on va prendre autour du feu dans le lobby du ryokan. Ce jour là nous avons eu le droit à du kaki, deux énormes raisins (j’ai vu ce même genre de raisin à 60 euros la grappe) et une mousse au yuzu.
Autre repas du ryokan, le Kaiseki. Là aussi un repas très copieux avec une dizaine de plats. Ce repas se prend dans la salle à mangé du ryokan qui est privatisée. Ce type de repas est très codifié avec des plats bien précis et très bien présentés. Pour débuter deux petites mises en bouche à base de fugu. La première est de fines tranches de fugu grillées avec une gelée au yuzu et shiitake. La deuxième est un petit flan au foie de fugu grillé. Ensuite une assiette de très fines tranches de daurade. On place dans la sauce soja, de la ciboulette, du daikon râpé et des petites fleurs de shiso. Troisième plat, une boulette de poisson haché dans une gelée.
Quatrième plat, les sushis avec une belle présentation de sushis rond à la crevette et à la murène et un gunkan sushi (ou maki cuirassé) au tofu. Cinquième plat le poisson grillé juste comme il faut pour manger la peau croustillante et la chaire fondante. Sixième plat un daikon cuit à la vapeur avec des crevettes et des épinards accompagnés d’une sauce au sésame. Septième plat les tempuras avec deux belles gambas et deux petits poissons, courgette et petits poivrons. Huitième et neuvième plat, le riz de style ochazuké et les pickles, les petits légumes croquants. Dixième et dernier plat le dessert avec des fruits frai, poire, mangue et raisin ainsi que de la glace à la vanille et au matcha.
Enfin il y a aussi les petits déjeuners, qui sont à la japonaise ou bien à l’occidental. Le repas japonais est assez impressionnant et copieux, à prendre si on décide de faire une grande journée de balade dans Kyoto. Donc nous trouverons au menu du poisson grillé, une petite sole ou bien un morceau de poisson blanc, de la pâte de poisson au crabe et à la gelée, un ochazuké de riz aux champignons et oeuf, de l’omelette fondante, de la peau de tofu et une soupe de tofu. A tout cela on rajoute du riz, des pickles et du café.