10 Oct 2016
Retour sur ce petit restaurant discret de la rue d’Argenteuil, Kameya. J’aime bien cet endroit qui nous propose une cuisine de qualité avec deux ambiances, le midi avec des bentos et le soir avec une carte de petits plats et un menu omakasé. Et bien sur une carte de saké intéressante.
Kameya est un petit restaurant qui mérite vraiment d’être découvert car sa cuisine japonaise est vraiment sympathique. Le restaurant a eu plusieurs vies et plusieurs noms, mais depuis décembre 2015 c’est Kei qui officie en cuisine. Et il faut dire que la cuisine qu’il propose est vraiment très intéressante entre traditions japonaises et modernité. Le midi il nous propose des bentos pour un très bon rapport qualité/prix. Le soir la carte est complétement différente avec une série de petits plats et un menu omakasé que l’on peut accompagner d’une belle dégustation de sakés et autres spiritueux japonais. Depuis mon premier passage j’ai testé plusieurs fois ce restaurant, le midi et le soir et j’ai vraiment apprécié les plats que j’ai dégusté. Et dernièrement j’ai pu déguster le nouveau menu omakasé proposé à 49 euros en 7 services mais aussi quelques autres petits plats. En plus si vous aimez les alcools japonais vous pourrez faire de belles découvertes comme par exemple l’Umepon, un umeshu (à la prune) avec un agrume japonais le dekopon. Pour l’information le dekopon est un hybride entre un mikan (mandarine japonaise) et un ponkan (autre agrume japonais) développé au Japon depuis 1972 et qui a une forme particulière avec sa petite protubérance. L’Umepon est produit dans la région de Kumamoto. Ensuite il y a des sakés vraiment très sympa et aussi des shochu.
Les petits plats du soir
La carte du soir propose une série de petits plats à déguster tout seul ou bien à partager. Il y a par exemple la salade de lard croustillant ou bien la salade d’oignons blancs. Ce plat m’a bluffé car j’ai eu du mal à l’appréhender. Cela peut paraitre étrange une salade d’oignon blanc, mais là le résultat est assez doux avec un jaune d’œuf et une sauce soja. Ensuite nous avons une aubergine au miso rouge avec là aussi une recette assez originale. Il en va de même avec le poulet frit et sa sauce qui change des karaage normaux. Ensuite nous avons aussi des ochazuke. Ce plat est souvent consommé au Japon et c’est en fait un bol de riz sur lequel est versé de l’eau chaude ou du thé vert. Le riz est cuisiné avec différents ingrédients comme du sésame, de la prune salée ou bien du saumon grillé. Une autre recette mais plus traditionnelle est le fameux agedashi tofu qui comme l’indique est du tofu frit dans un bouillon dashi. On termine par les beignets de crevettes qui sont vraiment très bons mais il y a encore d’autres plats dans la carte à découvrir.
Le menu Omakasé du soir
En plus de la carte nous avons le choix entre un menu bento à 26 euros avec une salade, une friture, un rôti du jour, un poisson grillé du jour, du riz et une soupe miso. Et puis il y a le menu omakasé à 49 ou 59 euros en 7 ou 8 services avec amuses bouches, 2 entrées, deux ou trois plats, une soupe spéciale et un dessert. Le repas est servi dans une très belle vaisselle comme c’est souvent le cas lorsque l’on déguste au Japon un repas de style kaiseki. Ce soir-là j’ai débuté le repas par 3 amuses bouches : deux beaux morceaux de bonite en tataki, une petite aubergine au miso rouge et une préparation avec une tomate dans un bouillon dashi dont le gout est rehaussé de petits poissons séchés. Puis voici venir les deux petites entrées. Il y avait du magret de canard (une préparation longue mais qui donne un résultat super fondant en bouche) recouvert d’une sauce légèrement épaisse salée-sucrée et de zestes de yuzu. La deuxième entrée était un succulent chawanmushi, ce petit flanc japonais salé qui était fondant et onctueux. Je pense que c’est l’un des meilleurs chawanmushi que j’ai dégusté en France.
Le premier des trois plats est un tataki de bœuf avec une recette vraiment originale. La viande était très tendre et elle était accompagnée de deux sauces, d’où l’originalité de la recette. La première sauce était au miso et graines de moutarde alors que la seconde était une réduction de piment. Attention ce plat était assez piquant, ce qui est étonnant pour de la cuisine japonaise, moi j’ai aimé mais je pense que des palais plus sensibles risques de le trouver trop fort. Le plat de friture (dans le grand menu omakasé à 59 euros) était aussi une belle réussite avec des tempuras de seiches accompagnées de tempuras de courgettes, de gombos et de feuilles de shiso. Les beignets n’étaient absolument pas gras et fondant et il y avait aussi du sel de shiso et du sel de matcha pour les assaisonner.
On poursuit par le plat de viande avec une grillade de porc au miso, une viande fondante et une petite sauce très sympathique. La soupe était présentée dans un magnifique bol. En fait c’est une préparation de maquereau frit dans un bouillon dashi et recouvert d’une purée d’igname. Il faut mélanger ce dernier dans le bouillon dashi pour déguster et ressentir toutes les subtilités de ce plat. Même la fleur était comestible. On termine le repas avec un petit dessert, un brownie au thé vert et quelques fruits et on passe sur une superbe soirée.