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Pour cette première balade direction Boulogne Billancourt juste au terminus de la ligne de métro n°10 et donc juste aux portes de Paris pour découvrir l’un de mes endroits préférés et l’un des plus beaux jardins de la capitale. Le musée départemental Albert Khan regroupe l’une des plus grandes collections de photographies couleurs du début du 20ème siècle (intitulé les Archives de la Planète) et des jardins sur plus de 4 hectares. L’entrée pour visiter les jardins et voir l’exposition en cours est à 3 euros. La collection regroupe 4000 plaques stéréoscopiques noir et blanc et 72 000 plaques autochromes. Chaque année des expositions temporaires sont organisées suivant des thèmes pour présenter une partie de la collection. Pour 2011 l’exposition a pour thème le Japon.
Mais on vient surtout ici pour visiter les jardins. C’est Albert Khan lui-même entre 1895 et 1910 qui a créé un ensemble de jardins aux styles différents avec un village et un jardin japonais, un jardin à la française avec une serre, un jardin à l’anglaise, une forêt bleue et une forêt vosgienne. Depuis la création des jardins, ceux-ci ont pas mal évolué car certains bâtiments ont disparu et ont été remplacés par un jardin japonais moderne. Quelque soit la saison les jardins proposent des scènes différentes et il faut ainsi venir plusieurs fois pour bien profiter de cet endroit.
Le jardin japonais ancien
C’est en 1898 de retour de son premier voyage au Japon, qu’Albert Khan fait créer par des jardiniers japonais son premier jardin. En 1909 de retour d’un autre voyage au pays du soleil levant, il ramène deux maisons traditionnelles, une pagode à 5 étages, des ponts, des toriis et un pavillon de thé pour créer un véritable village. Mais en 1952 un incendie fait disparaitre la pagode. Un projet récent devrait être mis en œuvre pour reconstruire cette pagode. On peut au travers de petites allées en graviers découvrir les deux maisons traditionnelles, le pavillon de thé, les lanternes de pierre et la mise en scène des différents parterres de plantes comme les pommiers, les pruniers, les érables, les azalées et les pins.
Le pavillon de thé actuel n’est pas d’origine. Le bâtiment d’origine, trop vétuste, a été remplacé en 1966 pour un pavillon plus grand offert par l’école Urasenke de Kyoto. D’avril à juin et au mois de septembre, les mardis et dimanches un maître de l’école Urasenke propose des cérémonies du thé. Au travers des parterres on peut aussi contempler 3 bonsaïs exceptionnels (acquis par la direction des parcs et jardins des Hauts de Seine), un pin, un érable et un azalée qui sont âgés respectivement de 154, 76 et 51 ans.
Le jardin japonais contemporain
Ce jardin a été dessiné et créé entre 1988 et 1990 par le paysagiste japonais Fumiaki Takano sur l’emplacement du premier jardin japonais créé par Albert Khan. Cette création est un hommage à la vie et à l’œuvre d’Albert Khan et utilise 3 symboliques : l’axe de la vie (le Yang) au travers de la rivière et les constructions de galets en forme de cône, l’axe de la mort (le Yin) au travers des constructions en cônes inversés et un axe féminin-masculin au travers d’un cèdre de l’Himalaya et d’un hêtre pleureur seuls rescapés du jardin originel.
Il existe d’autres éléments, comme la grande butte recouverte d’azalées et qui est une représentation du mont Fuji. Certaines constructions de pierres rappellent fortement les murailles des châteaux japonais qui se reflètent dans l’eau. Il existe aussi plusieurs espèces végétales typiquement japonaises (et que l’on retrouve dans tous les jardins du japon) comme les massifs de bambous, les érables verts et pourpres, les cerisiers, les cyprès nains et les iris. Au détour d’un chemin et d’un massif de plantes on tombera sur un shishi-odoshi et une statue Jizo qui le protège. C’est en fait une fontaine traditionnelle construite avec deux morceaux de bambous.
Les couleurs de l’Automne
L’automne est l’une des plus belles saisons pour découvrir le jardin japonais. D’un côté les érables se teinte de rouge et d’orange.
Pour rajouter encore une teinte, les cerisiers eux aussi changent de couleur et deviennent rouges. On choisi alors une place sur l’une des pierres du jardin et on prend son temps pour contempler ce magnifique spectacle.
La serre
Ce bâtiment date de la fin du 19ème siècle. C’est un magnifique ouvrage de ferronnerie dominé par trois coupoles. Il sert à protéger du froid la collection de plantes exotiques comme les frangipaniers, les fougères arborescentes ou les orchidées. C’est aussi devant ce bâtiment que se trouve le début du jardin à la française, du verger et de la roseraie.
Le jardin à l’Anglaise
C’est au printemps et à l’automne que ce jardin est le plus beau. Une grande pelouse donne sur un petit étang bordé par un amas rocheux que l’on traverse par un petit pont de pierre. Au printemps la pelouse se couvre de petites jonquilles jaunes et de crocus mauves tandisqu’à l’automne les ginkgos bilobas se parent de jaune.
La forêt vosgienne
C’est surement le lieu le plus surprenant des jardins. D’un coup d’un seul on quitte la vie parisienne pour se retrouver dans une véritable forêt des Vosges avec ses gros blocs de granit et ses pins sylvestres et noirs. Un endroit hors du temps qui rappellent le lieu d’origine d’Albert Khan, la petite ville de Marmoutier dans le Bas-Rhin.