Tohoku Wa Paris

Le week end du 30 et 31 Aout a eu lieu à Paris une manifestation un peu particulière pour commémorer la catastrophe du 11 mars 2011qui a frappé le Japon avec son terrible tsunami et l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima. 100 adolescents issus de cette région sont venus à Paris pour témoigner de cet événement et pour parler de l’avenir.

Le 11 mars 2011 a eu lieu sur la côte Est du Japon l’un des plus terribles séismes, d’une magnitude 9 qui a provoqué un immense tsunami qui a frappé la côte du Tohoku. Le bilan humain fut terrible avec plus de 18 000 disparus et de nombreux villages furent entièrement rasés. Ce Tsunami a aussi entrainé l’incident nucléaire de Fukushima avec l’explosion de plusieurs bâtiments entourant les réacteurs et provoquant d’importantes fuites radioactives. Le 30 et 31 aout 2014, un événement international organisé par l’école du Tohoku, l’université de Fukushima, le ministère japonais de l’éducation et l’OCDE, a eu lieu sur le champ de mars au pied de la tour Eiffel à Paris. 100 jeunes provenant de 15 villages durement touchés par la catastrophe sont venus à Paris pour nous apporter leurs témoignages de cet évènement et surtout pour nous montrer que cette région du Japon renait avec force et créativité. Cet événement a été nommé Tohoku Wa. De nombreux symboles sont apparus sur le Champ de Mars. On pouvait voir d’énormes ballons rouges et bleus, les ballons d’Iwaki. Ils ont été imaginés par la population de la région d’Iwaki pour symboliser le tsunami. Les ballons bleus représentaient ainsi la vague qui a frappé la côte. Ils ont été placés à 21 mètres de hauteur, soit la hauteur maximale de la vague dans cette région. Les ballons rouges représentaient le courage des habitants et la passion qui habite les survivants pour reconstruire leur région. On pouvait aussi voir les drapeaux d’Adachi. Ils ont été dessinés et fabriqués par les élèves d’Adashi en s’inspirant des drapeaux que l’on trouve dans les temples et les sanctuaires et ils symbolisent le Japon qui se relève de la catastrophe.

Il y avait aussi de nombreux stands où les jeunes présentaient leur histoire du tsunami et toutes les petites choses et grandes aussi qui ont été réalisées pour l’avenir de cette région. Bien que de nombreux villages aient été rasés par la vague géante, de nombreux jeunes présents à Paris ont comme rêves de pouvoir un jour retourner dans leur village. Plusieurs stands proposaient d’écrire des mots de soutient (dans n’importe quelle langue) et de les afficher : sur un stand les feuilles étaient en forme de fleur de cerisier, sur un autre en forme de kakis (stand qui évoquait aussi la reconstruction agricole de la région de Date, réputée pour la culture du kakis et de la pêche) et sur un troisième les messages étaient collés sur une horloge bloquée sur 9h15, l’heure à laquelle la vague a frappé le Japon.

Un des stands était tourné vers le tourisme et présentait les lieux à visiter dans la région de Sendai ainsi que l’artisanat. Il y avait aussi un atelier de cerf-volant. Il était possible de fabriquer un petit cerf-volant avec l’aide des jeunes du village de Kesennuma, portant des messages d’espoir pour le Japon. L’université du Kansai était aussi présente avec une calligraphiste de renom qui proposait de vous réaliser un message.

Mais c’est au niveau de la scène que l’émotion a été la plus forte. Entre différentes animations les jeunes adolescents des différents messages sont venus raconter leurs témoignages de l’événement. Tous ont vécu de plein fouet le tsunami en étant présent le jour même ou bien en perdant des membres de leurs familles. Bien que cet événement soit d’une grande tristesse, c’est le sourire de ces jeunes qui était le plus présent et leur courage et leur envie de rebâtir leur vie sur place. Parmi les animations il y a eu un concert d’une jeune chanteuse qui a fait plusieurs chansons de Drama (feuilleton de la télévision japonaise) et film d’animation, Miwa.

Ensuite nous avons eu le droit à la danse des moineaux par plusieurs jeunes puis à la présentation de la mascotte de la manifestation, Kibitan. Ce personnage a vu le jour dans la région de Fukushia pour enseigner aux enfants comment éviter le contact avec des rayonnements suite à l’incident de Fukushima.

Enfin la journée c’est terminé par le Shishi Odori des jeunes de la petite ville de Rikuzen Togura. Ce village de la région de Minami Sanrikyu a été l’un des plus durement touché par la vague du tsunami puisque seuls quelques bâtiments en béton ont résisté à la force de l’eau. De nombreuses personnes et beaucoup de biens matériels ont disparus. Ce fut le cas de tous les costumes du Shishi Odori, une danse spéciale qui est pratiquée lors des fêtes dans cette région. On peut le traduire par la danse du faon. Les jeunes du village ont fait de nombreuses recherches pour retrouver les costumes et les danses. Le Shishi Odori est pratiqué par 8 danseurs qui vont danser, chanter et jouer du tambour.