3ème visite au jardin japonais du jardin d’acclimatation. J’y suis passé deux fois dans ce grand week end férié, le samedi sous la pluie et le lundi sous le soleil. J’ai encore découvert beaucoup de belles choses dans ces présentations des traditions nippones comme l’Imayo, les présentations de kimonos ou la danse la danse du Sabre et Shigin par Sora Titose. Et puis il y a aussi la poterie, des peintures et des takoyakis dans ces deux journées.
La journée de samedi a été un peu gâchée à cause de la pluie. En plus il devait y avoir un défilé du matsuri de Kagoshima qui a été annulé. Heureusement il y avait de nouveaux stands avec de très belles choses à découvrir. Heureusement le deuxième spectacle de la journée a bien eu lieu, l’Imayo mais sous une pluie battante. Lundi le soleil est revenu, enfin jusqu’à 16h30, et les trois spectacles ont bien eu lieu. Ce fut dans un premier temps une présentation de kimonos et de nouage de obis, puis un concert de flute et de biwa, deux instruments traditionels et pour terminer une très belle démonstration par Sora Titose de la danse du sabre et su shigin.
L’Imayo
Au Japon, il y a mille ans c’est la noblesse qui dominait la culture. A cette époque les chants les plus populaires appréciés autant par le peuple que par la noblesse avaient pour nom Imayo. Lors de représentations c’étaient de jeunes femmes qui chantaient ces chants en dansant. Elles portaient le nom de Shirabyoshi et elles étaient habillées en homme. Elles dansaient avec un sabre passé à leur ceinture. Elles étaient admirées par tous même par l’empereur. Mais cette pratique déclina vers la fin du 13ème siècle. C’est en 1948 la société musicale japonaise de danse et de chants imayo ( Nihon-Imayou-Uta-Bugaku-kai ) a décidé de ressusciter cet art et ce spectacle dans la région de Kyoto.
Le chant imayo était un poème chanté composé d’une succession de 7-5-7-5-7-5 syllabes. Le poème abordait de nombreux thèmes comme la religion, les mythes, l’amour, la société, la nature. Le costume des Shirabyoshi était une tenue que les danseuses portaient avec une veste d’homme, le suikan et un couvre chef original, l’eboshi. Pour le bas, elles portaient le hakama un large pantalon de cérémonie rouge des femmes. Les hommes portent la tenue du nom de Kariginu qui était la tenue de loisir pour les hommes de la noblesse. Il portait aussi un couvre chef le Tate-eboshi. Les hommes à cette époque-là (11ème siécle) avaient les cheveux longs qu’ils tressaient en nattes droites attachées pour les dissimuler dans le tate-eboshi.
Le spectacle est très codifié. Il commence par une prière pour faire descendre dans le monde réel la divinité. Ensuite il a un chant typique de l’Imayo, le Mango Toshifuru puis un chant bouddhique le Hotoke wa tsuneni. Puis c’est un jeu qui était pratiqué par les nobles de l’époque Heian et qui consiste à créer en direct un poème imayo sur un thème défini. Ce jour là ce fut un poème sur le ciel. Ensuite nous avons eu le droit à un chant inspiré du Dit du Genji avec des jeunes filles représentant le printemps (fleurs de cerisiers) et l’automne (feuilles d’érables).
Défilé de Kimonos
Cette présentation de kimonos et tenues japonaises nous a été donnée pour comprendre quel type de kimono convient à quelle occasion : kimono de jeunes filles, pour la danse, pour la cérémonie du thé, pour les grandes occasions comme le mariage et en fonction de l’âge de la personne. Cette présentation a été réalisée par Mieko Hamada une japonaise spécialisée dans l’art du kimono. C’est ainsi que nous avons pu admirer un kimono de jeune fille de 16-18 ans, rouge et bleu, un kimono de femme âgée utilisé dans les grandes occasions, noir et brodé, un kimono dessiné par Pierre Cardin et un kimono d’homme.
Au passage on admire aussi les fameuses ceintures des kimonos, les obis qui sont magnifiquement brodés, certains avec des fils d’or et d’argent. Ils sont simples ou bien enforme de fleur pour le kimono des grandes occasions de la jeune fille de 20 ans. Bien sur qui dit kimono dit geita.
Pour terminer la présentation nous avons pu voir comment le obi était noué sur un kimono. Pour cela Mieko Hamada a réalisé un noeud en forme de fleur sur le magnifique kimono rose de la jeune fille de 20 ans. Cela parait facile à faire pour une personne qui a l’habitude mais au combien compliqué pour un néophyte.
Concert de Biwa et Shakuhachi
voici quelques photos du concert donné par Gessui Kuroda & Kazuhiko Shindo, deux artistes traditionnels utilisant la flute Shakuhachi et le Biwa. Le Shakuhachi est une flute droite à embouchure libre en bambou. Elle fut utilisée par les moines du bouddhisme zen comme soutien à la méditation car les mélodies devaient suivre le rythme de la respiration du moine. De nos jours elle est utilisée pour évoquer la nature. Le biwa est un instrument à cordes, une espèce de luth à manche court. Il est utilisé avec un large plectre en forme d’éventail en bois très dur. La forme du biwa est inspirée de celle du nèfle (fruit) qui porte aussi le nom de Biwa.
Danse du Kenbu et du Shigin
Le Kenbu est une danse qui accompagne un chant le Shigin. Ils sont réalisés par une seule personne habillée en kimono et portant un sabre. Sora Titose est une jeune femme originaire de Matsuyama sur l’île de Shikoku. Chanteuse moderne, elle est aussi spécialisée dans les arts traditionnels. Elle interprète la danse du sabre, habillée d’un kimono de samourai et d’un hakama (pantalon). Elle exécute la danse avec un sabre, des éventails et une ombrelle. Magnifique dans l’exécution des gestes et dans les attitudes.
Quelques achats ?
Dans les nouveaux stands deux mon marqués. Le premier est tenue par Misaki Imaoka qui nous présente des poteries quelle réalise elle même. Vous pouvez faire un tour sur site qui présente ses oeuvres, c’est par ici .
L’autre stand est celui de l’artiste Atsuo Arai. Ce peintre réalise des vues des plus beaux villages de France ainsi que des femmes en kimonos. J’aime beaucoup son style.
Une petite faim ? On peut manger les galettes de riz soufflé cuite dans un petit four provenant de la région de Takayama ou alors prendre des takoyakis (boulettes de pâte avec du poulpe dedans). Deux stands en propose : Atsu atsu et Happa tai .
Et pour finir vous prendrez bien un peu de Sucre Glace , moi j’en ai prit pas mal en deux jours ^^