Quartier pionnier des migrations asiatiques depuis plus d’un siècle, la Guillotière foisonne d’échoppes familiales et de tables audacieuses où s’inventent, chaque semaine, de nouvelles passerelles culinaires. Entre un comptoir de nouilles cambodgiennes parfumé au basilic sacré, un izakaya à la décoration « shinrin-yoku » et une cantine coréenne engagée dans l’agriculture locale, le territoire du 7ᵉ arrondissement concentre désormais la plus forte densité de cuisines d’Asie en France hors Paris. Les restaurateurs y défendent le fait-maison, la variété des terroirs et un sens pointu de l’hospitalité : on y apprend à mélanger le pho et un excellent viognier des Coteaux-du-Lyonnais, on débat des meilleurs spots pour cueillir la fleur de bananier au printemps et, surtout, on se régale sans formalités. En 2025, cette zone en mutation urbaine prouve qu’elle peut conjuguer authenticité et créativité, alimentation durable et prix doux : la preuve avec un parcours détaillé qui associe dégustation, découverte culturelle et conseils pratiques pour voyager… tout en restant dans les ruelles à la fresque multicolore de la place Gabriel-Péri.
- Plus de 70 tables asiatiques recensées entre les quais du Rhône et l’avenue Jean-Jaurès.
- Budget moyen d’un repas complet : 12 € à 35 €, idéal pour un séjour hors saison.
- Des chefs formés à Bangkok, Osaka ou Hanoï collaborent avec des producteurs de l’Ain.
- Ouvertures hebdomadaires : un nouveau restaurant toutes les deux semaines, tendance 2024-2025.
- Expériences recommandées : cours de raviolis, balade matinale au marché, accords mets-saké.
Panorama 2025 : La Guillotière, épicentre des saveurs d’Asie à Lyon
Lorsque l’on déambule, tôt le matin, le long de la rue Pasteur encore bruissante des arrivages de légumes, il suffit de lever les yeux pour comprendre pourquoi le secteur a séduit autant de chefs venus de Pékin, Séoul ou Vientiane. Les loyers abordables, la proximité des Halles Tony-Garnier et l’attrait d’une clientèle étudiante curieuse ont créé un terreau fertile. En 2025, on dénombre plus de soixante-dix restaurants asiatiques référencés, soit le triple de 2015. Ce bond spectaculaire n’aurait pas été possible sans la collaboration entre associations de quartier et municipalité : des ateliers d’initiation au kimchi côtoient des marchés éphémères de street-food, tandis que les façades se parent d’enseignes bilingues français-vietnamien pour faciliter l’accueil des touristes.
Le journaliste gastronomique Frédéric Lacroix, dont les chroniques sont disponibles sur ce guide d’experts, souligne que le quartier « rassemble harmonieusement les gargotes traditionnelles et les incubateurs de fusion food ». Cette mixité se ressent jusque dans les ambiances : kiosque de bubble tea high-tech face à une maison de thé centenaire, cantine engagée zéro déchets en vis-à-vis d’un salon rétro à lanternes rouges. Pour comprendre cette diversité, examinons trois facteurs clés.
1. Chefs voyageurs et transmissions familiales
Une majorité des établissements résulte d’un héritage transmis sur deux générations : la fondatrice de Petit Ogre marie ainsi les recettes kashmiriennes de son grand-père avec des épices provençales. Ce mélange d’expériences nourrit un bouche-à-oreille enthousiaste, encourageant d’autres entrepreneurs à installer leurs fourneaux dans le quartier. En parallèle, la ville multiplie les résidences culinaires : six cuisiniers invités par an, dont l’équipe de Shan Got, ont récemment animé des ateliers dumplings.
2. Accessibilité et esprit nomade
Deux lignes de tramway, des pistes cyclables continues et le TGV à quinze minutes à pied attirent les voyageurs qui font escale entre l’Italie et la vallée du Rhône. Les restaurateurs l’ont compris : service continu, offres de demi-portions pour les curieux pressés et menus accompagnés d’une carte interactive facilitent l’exploration. Hors saison (janvier ou début novembre), l’affluence reste raisonnable, garantissant une expérience plus sereine et propice aux échanges avec les chefs.
3. Approvisionnement local et durabilité
La Guillotière mise sur la démarche locavore humble. Le chef de Bao Time récupère les chutes de pâte auprès d’une boulangerie bio voisine pour confectionner ses buns vapeur, tandis que l’équipe de Lao Viet collabore avec la ferme des Perrelles pour ses herbes fraîches. Des initiatives présentées régulièrement dans le guide consacré aux bonnes adresses. Les consommateurs apprécient de savoir qu’un rouleau de printemps parcourt moins de vingt kilomètres, réduisant l’empreinte carbone.
| Critère | Tendance 2015 | Tendance 2025 | Évolution |
|---|---|---|---|
| Nombre de restaurants asiatiques | 24 | 70+ | +192 % |
| Prix moyen d’un déjeuner | 14 € | 18 € | +4 € (qualité accrue) |
| Proportion de produits locaux | 35 % | 68 % | +33 pts |
| Fréquentation hors saison | Moyenne | Haute | +45 % |
En quittant la place Mazagran, cap vers l’Asie du Sud-Est : la prochaine étape mêle citronnelle, caramel de poisson et café glacé. Prêt à explorer ?

Nouilles, pho et douceur khmère : l’influence vietnamienne et cambodgienne
Impossible d’évoquer La Guillotière sans saluer la diaspora vietnamienne, toujours moteur de l’économie locale depuis les années 1970. En 2025, son héritage dialogue avec les jeunes chefs cambodgiens formés à Phnom Penh ou Paris. Ainsi, Pho Mok affiche une carte courte : trois bouillons, deux plats végans et un banh mi croustillant. Le succès vient de la patience : os de bœuf mijotés douze heures, épices grillées sur place. Le patron propose d’ajouter un trait de syrah des Monts du Lyonnais, créant un pont entre Rhône et fleuve Mékong.
Saigon Gourmet, à quelques rues, mise sur la convivialité. À midi, on s’assoit sur des tabourets rouge écarlate pour partager un bò bún rafraîchissant, tandis que le soir, les lampions tamisent la salle pour des dégustations de bánh xèo. Les touristes avisés réservent après avoir consulté la fiche de l’établissement au sein de la sélection Pho 67, gage d’authenticité depuis Paris.
Recettes signature à ne pas manquer
- Le pho au paleron confit et cannelle de Pho Mok (herbes à volonté).
- Le bò la lot de Lao Viet, servi avec un riz parfumé Irouléguy.
- Le lok-lak de Saigon Gourmet, revisité avec une sauce aux pousses de sapin du Pilat.
- Le khao kraï de Mama Wong, curry léger aux saveurs lao-thaï.
Conseils pour un repas réussi
Arriver avant 12 h 15 évite la queue, surtout en semaine. Hors saison, privilégier le mardi : beaucoup de restaurants ferment le lundi pour faire le marché. Poser des questions sur les garnitures – les chefs sont fiers de leur pickles maison – permet souvent de goûter un condiment offert. Enfin, accompagner le pho d’une bière artisanale locale – la Guill’IPA – donne une perspective régionale inédite.
| Adresse | Spécialité | Prix moyen | Ambiance |
|---|---|---|---|
| Pho Mok | Pho signature | 14 € | Bistrot moderne |
| Saigon Gourmet | Bánh xèo croustillant | 18 € | Cantine festive |
| Lao Viet | Bò la lot au feu de bois | 20 € | Terrasse ombragée |
| Mama Wong | Khao kraï végan | 17 € | Déco jungle |
Pour visualiser le geste parfait du roulage de nems, une vidéo s’impose.
Le voyage se poursuit vers le nord-est de l’Asie, où le respect du produit se traduit par la précision du couteau.
Sushi, ramen et banchan : Japon et Corée à portée de baguettes
Lyon, jumelée à Yokohama depuis 1959, cultive une longue histoire d’échanges nippons. Dans la Guillotière, cette relation se matérialise par Sushimasa, un comptoir de seize places où le chef Shigeru reprend les techniques d’Edo-mae sushi, mais travaille la truite de l’Isère à la place du thon géant, trop rare. Les gourmets avertis réservent trois semaines en avance pour la session omakase : une succession de douze pièces ciselées devant vos yeux, accompagnées d’un saké Junmai Daiginjo vieilli en fût de chêne français.
Deux rues plus loin, Takumi revisite l’idée du ramen. Le bouillon, d’inspiration tonkotsu, incorpore des os de porc noir du Vercors et des pleurotes du Beaujolais. Résultat : une profondeur umami renforcée par l’ajout d’huile de piment maison. Les expatriés coréens, quant à eux, plébiscitent Bao Time et ses gua bao garnis de galbi grillé ; l’établissement affiche complet dès 19 h grâce à un service rapide et sans réservation.
Itinéraire idéal sur une soirée
- 18 h 30 : apéritif saké-vermouth au bar secret de Sushimasa.
- 19 h 15 : demi-portion de ramen shio chez Takumi pour ne pas saturer son palais.
- 20 h 00 : passage express chez Bao Time pour un bao « galbi + kimchi » à partager.
- 20 h 45 : dessert bingsu au matcha dans le coin salon de Mama Wong.
Focus durabilité
Les restaurateurs japonais et coréens se positionnent en leaders de l’anti-gaspillage. Chez Takumi, les œufs mollets invendus avant 22 h terminent le lendemain en marinade soja pour renforcer leur saveur. Sushimasa transforme les parures de poisson en dashi végétal pour son service végétarien du jeudi. Ces initiatives, compilées sur la page restaurants abordables à Lyon, démontrent qu’écologie et haute gastronomie ne s’opposent pas.
| Restaurant | Spécialité | Durée optimale de visite | Réservation conseillée |
|---|---|---|---|
| Sushimasa | Omakase 12 pièces | 1 h 30 | Oui |
| Takumi | Ramen shio | 45 min | Non |
| Bao Time | Gua bao galbi | 20 min | Non |
| Mama Wong | Bingsu matcha | 30 min | Oui week-end |
Pour saisir le geste ample du maître sushi, rien de mieux qu’un reportage immersif.
L’Asie de l’Est posée, place aux parfums du Sichuan et à l’art du wok flambé.
Chine gourmande et Taiwan contemporain : wok, bao et thé lait
La Guillotière accueille désormais plus d’une quinzaine de tables chinoises, taïwanaises ou sino-fusion. Chez Huang sert chaque midi des nouilles lamian tirées à la main, fumantes de piment et de coriandre fraîche. Le geste précis du lamianier offre un spectacle généreusement photographié par les passants. Le soir, l’adresse se transforme en salon deux étages où commander une fondue à la tomate façon Chongqing.
Indo Café, malgré son nom, rend hommage aux rencontres sino-indonésiennes : on y déguste des dim sum d’ailes de poulet farcies au satay. Juste au coin, Petit Ogre détourne le mapo tofu avec un soja du Dauphiné fermenté maison ; le résultat est moins brûlant que la recette originale mais tout aussi addictif.
Taïwan en vedette
Le phénomène bubble tea, né à Taichung, évolue : plus de sucre, moins de plastique. Bao Time collabore avec une start-up lyonnaise pour des perles de tapioca compostables obtenues à partir de pomme de terre douce. Les clients repartent avec un bocal en verre consigné, rejoignant l’objectif zero single-use beverage 2025 de la ville.
- Thé noir bio de Nantou infusé à froid 12 heures.
- Perles 100 % amidon français, compost à domicile en 30 jours.
- Option lait d’avoine pour les intolérants au lactose.
Comparatif express des woks épicés
| Établissement | Piment (1-5) | Temps de cuisson | Accord boisson |
|---|---|---|---|
| Chez Huang | 4 | 90 s | Thé jasmin glacé |
| Petit Ogre | 3 | 80 s | Bière ambrée locale |
| Indo Café | 2 | 2 min | Ginger ale sans sucre |
À ceux qui souhaitent prolonger l’expérience au-delà du diner, un détour par la plateforme dédiée aux adresses asiatiques permet d’enrichir sa liste d’envies avant le prochain passage à Paris ou Lille. Pour la suite, cap sur les astuces de planification : optimiser un séjour gourmand nécessite méthode et curiosité.

Planifier un itinéraire gourmand à la Guillotière : conseils pratiques et bonnes adresses
Réussir un marathon culinaire tient parfois à des détails logistiques. Première règle : choisir sa période. Les fins d’hiver ou débuts d’automne offrent des températures clémentes et un afflux touristique moindre. On profite alors d’une disponibilité accrue des chefs pour discuter, goûter leurs essais et, parfois, recevoir une portion supplémentaire « pour la route ». Deuxième règle : établir une liste de curiosités à visiter pour alterner digestion et promenades – fresques Street-Art rue Montesquieu, jet d’eau du Rhône ou encore exposition temporaire au Musée des Confluences.
Agenda type sur deux jours
| Heure | Activité | Adresse | Objectif |
|---|---|---|---|
| 10 h | Café vietnamien glacé | Pho Mok | Éveiller le palais |
| 11 h | Marché alimentaire | Quai Augagneur | Repérer produits locaux |
| 12 h 30 | Bò bún léger | Saigon Gourmet | Déjeuner rapide |
| 14 h | Balade Street-Art | Rue Pasteur | Pause digestive |
| 16 h | Bubble tea responsable | Bao Time | Goûter |
| 19 h | Dîner omakase | Sushimasa | Expérience premium |
| 22 h | After saké-cocktail | Bar secret Takumi | Digestif |
Checklist pour voyageurs gastronomes
- Réserver les tables prisées deux semaines avant : la convivialité n’empêche pas la popularité.
- Prévoir un tote bag isotherme : bon moyen d’emporter sauces maison et gâteaux de lune.
- Dialoguer avec les habitants : un commerçant chinois vous enverra souvent vers un café laotien ignoré des guides.
- Tester les formules déjeuner : elles permettent de goûter les plats stars à moitié prix.
- Utiliser des vélos en libre-service pour relier Guillotière et Confluence en dix minutes.
Ressources en ligne et lectures recommandées
Avant de partir, explorer les retours d’expérience publiés par le réseau Di Choulie ou encore la critique du Shan Dong permet d’affiner ses attentes. Ces chroniques mettent l’accent sur l’importance de la saisonnalité – un principe qu’il est facile d’appliquer à Lyon en vérifiant la provenance des produits affichée sur les ardoises.
Une fois ces éléments intégrés, le voyageur n’a plus qu’à suivre son instinct olfactif : du fumet de bouillon d’os au parfum jasmin d’un thé Oolong, l’itinéraire se dessine à chaque coin de rue.
Faut-il absolument réserver pour dîner à Sushimasa ?
Oui, l’établissement ne compte que seize places et propose un service omakase limité. Une réservation en ligne deux à trois semaines à l’avance garantit une expérience sans attente.
La Guillotière est-elle sécurisée pour une balade nocturne gourmande ?
Le quartier reste animé tard dans la soirée grâce aux restaurants et bars. Rester sur les axes principaux (rue Pasteur, avenue Jean-Jaurès) suffit à profiter sereinement de l’ambiance jusqu’à minuit.
Existe-t-il des options véganes dans les restaurants asiatiques ?
Oui : Mama Wong propose un khao kraï végan, Bao Time prépare un gua bao tofu cacahuète, et Pho Mok sert un bouillon aux shiitakés sans produits animaux tous les mercredis.
Quel est le meilleur moment pour éviter la foule ?
Visiter la Guillotière en semaine, de janvier à mars ou début novembre, assure des files d’attente réduites et des échanges plus longs avec les chefs.
Peut-on suivre un cours de cuisine sur place ?
Oui : Lao Viet organise le samedi matin un atelier rouleaux de printemps, et Takumi propose une masterclass ramen une fois par mois sur inscription.




