Lyon attire déjà les fins gourmets par ses bouchons traditionnels ; le quartier des Brotteaux pousse l’expérience plus loin en mariant influences piémontaises, atmosphère Belle Époque et effluves de pâte levée. Entre deux élégantes façades Art nouveau, les fours à bois crépitent, rappelant la ferveur napolitaine. Découvrir ces adresses, c’est aussi s’immerger dans la vie d’un arrondissement où les artisans rivalisent de créativité pour proposer la pâte la plus aérienne, la sauce la plus équilibrée ou la garniture la plus locale. À chaque coin de rue, on croise un pizzaiolo passionné, une file d’attente discrète mais régulière et, surtout, des tables où l’on partage un morceau d’Italie en toute décontraction. De Jojo à Lollo, de Villa Pizza à La Nonna, le panorama est vaste, mais il existe des repères et des astuces pour ne jamais manquer la pizza qui fera battre le cœur des épicuriens. Voici un tour d’horizon complet, ponctué de données concrètes, d’anecdotes savoureuses et de conseils de voyage applicables dès ce soir.
En bref :
- Sixième arrondissement : fief des pizzaioli créatifs et faciles d’accès depuis la gare de la Part-Dieu.
- Périodes creuses : viser novembre ou début mars pour des tables libres et des échanges privilégiés avec les chefs.
- Four à bois ou électrique : comprendre les différences pour choisir la croûte idéale.
- Adresses variées : du snack chic type Basilic & Co au théâtre gourmand de La Scala Siciliana.
- Budget maîtrisé : menus midi à moins de 15 € et formules « early bird » avant 19 h.
- Expérience locale : demander la « pizza du moment » élaborée avec des produits de la région Rhône-Alpes.
- Ressources complémentaires : avis détaillés sur cette sélection centrée sur Lyon.
Pizzerias emblématiques des Brotteaux : itinéraire conseillé pour une première exploration
Le quartier des Brotteaux, encadré par le cours Vitton et l’avenue de Saxe, raconte avant tout une histoire ferroviaire. De l’ancienne gare, il reste une architecture majestueuse qui sert aujourd’hui de décor aux gourmets de passage. Pour appréhender le secteur, mieux vaut partir de la station de métro Brotteaux et flâner à pied ; la densité des restaurants y est telle qu’en dix minutes à peine, une demi-douzaine de néons rouges ou verts signalent la présence d’un four à pizza.
Premier arrêt conseillé : Jojo, au 8 cours Vitton. La façade noire, le néon rouge et l’odeur du bois brûlé forment une introduction sensorielle immédiate. À midi, les habitués du bureau profitent d’un service efficace ; en soirée, l’ambiance se détend autour de la playlist rock italien. La carte compte quinze références, dont une diavola relevée par une tomme du Vercors fumée, clin d’œil à la région.
À quelques mètres, Lollo propose sa propre vision : décor années 1950, banquettes fleuries et clin d’œil à Gina Lollobrigida. L’établissement mise sur 40 couverts et une quinzaine de recettes. L’après-midi, la salle demi-vide permet d’échanger librement avec les Di Litta ; les curieux apprendront que la pâte repose 48 heures et qu’une huile d’olive bio de Calabre parfume discrètement la base tomate.
Dans la même rue, Villa Pizza fait figure de bon élève depuis qu’elle a obtenu la note 4,8/5 sur une plateforme d’avis. Sur place, la magie opère grâce à un protocole très simple : pâte travaillée à 65 % d’hydratation, cuisson à 420 °C pendant 90 secondes, service avec sourire. Ce débit maîtrisé permet d’éviter les files et de savourer rapidement.
Quelques pas plus loin, la famille Di Litta complète l’offre avec le Jobaar, bar convivial où l’on peut commander une part à emporter et la déguster au comptoir, un verre de lambrusco frais à la main. Les jours de pluie, cette solution informelle devient une aubaine pour les voyageurs pressés.
Pour finir la boucle, direction la rue Garibaldi, où Le Brotteaux Pizza propose une pâte fermentée 72 heures, inspirée de la méthode Biga milanaise. La sauce, légèrement plus concentrée en tomates San Marzano, séduira les amateurs de notes acidulées. Entre la terrasse couverte et la salle lambrissée, chacun trouvera sa place.
| Adresse | Spécialité signature | Astuce Affluence | Budget moyen |
|---|---|---|---|
| Jojo | Margherita bufala | Arriver avant 12 h 30 | 14 € |
| Lollo | Pizza Lollobrigida | Réserver table banquette | 17 € |
| Villa Pizza | Parma e Rucola | Prendre la file comptoir | 13 € |
| Le Brotteaux Pizza | Biga Napoli | Service continu l’après-midi | 15 € |
- S’assurer d’un plan B en cas d’attente : Mama Roma à 200 m propose des parts à la coupe.
- Déguster un espresso italien à la brasserie voisine pour patienter.
- Photographier les fours si la flamme est visible : lumière chaleureuse garantie.
Maîtriser l’art de la pizza napolitaine : ce qu’il faut observer avant de commander
Comprendre la pizza, c’est d’abord se pencher sur le temps. La fermentation lente, plébiscitée par Jojo et Villa Pizza, donne une pâte plus digeste ; elle nécessite 24 à 72 heures de repos. Une bonne adresse affiche souvent cette durée sur sa carte, preuve de transparence et argument gustatif. L’hydratation, ensuite, joue un rôle crucial : au-delà de 65 %, on obtient une mie plus alvéolée et des cornicioni gonflés. Chez Lollo, l’équipe le revendique fièrement ; chez Pizza Pino, grande chaîne revisitée récemment, l’objectif est de reproduire cette qualité à grande échelle.
Le four est le deuxième pilier. À Brotteaux, la tendance reste majoritairement au bois, pourtant quelques surfaces utilisent désormais des fours électriques modulables. Le bois (chêne ou hêtre, souvent) confère des notes fumées subtiles ; l’électrique assure une constance de température. En voyage culinaire, alterner les expériences permet de sentir ces nuances.
Troisième critère : la garniture. Les adresses qui misent sur la saisonnalité — courge butternut en automne, artichaut violet au printemps — montrent leur volonté de dialogue avec les marchés locaux. Se renseigner auprès du serveur offre deux avantages : créer un échange convivial et apprendre l’histoire d’un produit. Au Comptoir Italien, rue Masséna, l’huile pimentée maison dévoile un petit secret : elle infuse deux semaines avec piment calabrais et laurier du Parc de la Tête d’Or.
Quatrième élément : l’accord pizza-boisson. Bien que la bière artisanale domine, plusieurs caves suggèrent un blanc du Mâconnais ou une bulle lambrusco. Chez La Scala Siciliana, un grillo bien frais souligne les agrumes d’une pizza mare e monti. Souvenez-vous : un support boisson bien choisi accentue les épices et modère la salinité des fromages.
Enfin, le dessert. Tiramisù, panna cotta ou roulé Nutella restent des incontournables, mais Villa Pizza a lancé un cannolo réinterprété avec praliné local. Repérer ces clins d’œil régionaux assure une fin de repas équilibrée.
| Critère | À observer | Indice de qualité |
|---|---|---|
| Fermentation | Durée indiquée > 24 h | Pâte digeste |
| Type de four | Bois ou électrique haute T° | Chaleur uniforme |
| Origine des produits | Labels AOP ou marchés locaux | Saison & fraîcheur |
| Accords boisson | Cave dédiée | Expérience globale |
| Desserts maison | Plus de 2 références | Savoir-faire sucré |
- Demander la photo du four : souvent source de fierté pour le chef.
- Comparer la taille des cornicioni : un bon indicateur d’hydratation.
- Privilégier les banquettes tournées vers la cuisine ouverte : immersion garantie.

Optimiser son budget pizza : astuces locales et périodes hors saison
Les Brotteaux étant l’un des secteurs les plus prisés de la rive gauche, les prix s’alignent souvent sur le standing du 6ᵉ arrondissement. Pourtant, quelques stratégies permettent de réduire l’addition sans sacrifier la qualité. Première méthode : choisir un créneau « early bird ». Plusieurs enseignes, notamment Del Arte et Carmelo, proposent une réduction de 20 % sur les pizzas commandées avant 19 h. Les voyageurs d’affaires qui terminent tôt leur journée en profitent déjà ; les touristes peuvent s’insérer dans ce flux.
Deuxième piste : le menu déjeuner. Lollo, Jojo et Villa Pizza déclinent une formule entre 13 et 15 € qui inclut boisson, pizza individuelle et expresso. En général, la salle est moins dense, ce qui favorise la discussion avec le chef. Troisième solution : passer par la vente à emporter puis savourer sa part sur un banc du Parc de la Tête d’Or. Le panorama du lac, les cygnes en toile de fond et le parfum de basilic frais créent une scène digne d’un film français des années 1960.
Quatrième astuce : privilégier la basse saison touristique. Entre la mi-novembre et la mi-décembre, la fréquentation chute après la Fête des Lumières. Les restaurateurs ajustent alors leur offre : dégustations gratuites d’huile d’olive, mini-antipasti et temps de service plus long. En prime, les billets de train vers la gare Part-Dieu tombent de 15 % en moyenne. Les explorateurs peuvent ainsi dédier davantage de budget aux expériences gustatives.
Pour les étudiants ou travailleurs nomades, un abonnement mensuel à la plateforme locale « Lunch-&-Learn » donne droit à deux pizzas par semaine dans les établissements partenaires, dont Basilic & Co et Le Napoli. Un carnet numérique comptabilise les visites ; à la cinquième, un dessert maison est offert.
| Astuce | Gain estimé | Où l’appliquer |
|---|---|---|
| Early bird | –3 € par pizza | Carmelo, Del Arte |
| Menu midi | –2 € sur combo | Lollo, Jojo |
| Emporter & picnic | –1 € (pas de service) | Villa Pizza, Mama Roma |
| Plateforme Lunch-&-Learn | –15 % | Le Napoli, Basilic & Co |
- Vérifier les réseaux sociaux : beaucoup d’établissements publient un code promo en story.
- S’abonner aux newsletters : tirages au sort pour un repas offert.
- Repérer les affiches « Pizza du jour » : prix inférieur pour tester une création.
Pour plus de comparaisons tarifaires, les lecteurs peuvent consulter ce guide consacré aux bonnes tables de Gerland, utile pour évaluer la cohérence des prix pratiqués dans tout Lyon.
Rencontrer les artisans pizzaioli : portraits et anecdotes croustillantes
Une pizza réussie repose sur la main du maître. Dans les Brotteaux, cette main porte souvent le prénom Enzo, Marco ou Christine ; leurs histoires ajoutent une dimension humaine au repas. Christine Di Litta se distingue par une énergie qui rappelle les actrices italiennes des années 1950. Dans son restaurant Lollo, elle attend chaque soir le moment où la salle se calme pour passer de table en table, offrir une pointe de parmesan affiné 36 mois et glisser : « Goûtez-moi cette texture. »
Chez Jojo, le pizzaiolo s’appelle Marco Santori. Formé à Naples puis à Florence, il a décidé de poser ses valises à Lyon pour la proximité avec les montagnes et l’opportunité de jouer avec les produits savoyards. Marco a développé une « quattro formaggi Rhône-Alpes » rassemblant comté 18 mois, tomme de Savoie, bleu de Vercors et mozzarella fior di latte. Chaque soir, il lance une part à la volée pour saluer la soirée ; un clin d’œil devenu rituel pour les clients réguliers.
Au Comptoir Italien, rue Masséna, Carmelo Russo entretient une recherche infinie sur les farines régionales. Il collabore avec une meunerie du Beaujolais pour un mélange T65/T80 faible en gluten, idéal pour les clients sensibles et sportifs. Sa plus grande fierté : voir revenir le même groupe de coureurs après le Marathon de Lyon, ravi d’une récupération gourmande.
Le Napoli, plus discret, abrite Maria Esposito, une ancienne juriste reconvertie. Son secret tient dans une sauce tomate mixée minutes avant le service ; elle jure que l’oxydation altère le goût si le coulis reste plus de quatre heures en carafe. Les sceptiques finissent par reconnaître la fraîcheur incomparable de ses bases.
Pour élargir la perspective, plusieurs chefs lyonnais ont croisé le fer avec la compétition « Top Chef Pizza » organisée en 2024. Les résultats et analyses complètes sont disponibles sur ce retour d’expérience, parfait pour ressentir l’émulation qui règne encore aujourd’hui dans les cuisines locales.
| Nom | Établissement | Spécialité | Particularité humaine |
|---|---|---|---|
| Christine Di Litta | Lollo | Pizza Lollobrigida | Service personnalisé |
| Marco Santori | Jojo | 4 fromages Rhône-Alpes | Lance la pizza en l’air chaque soir |
| Carmelo Russo | Le Comptoir Italien | Base mixte T65/T80 | Partenariat meunerie Beaujolais |
| Maria Esposito | Le Napoli | Marinara express | Coulis préparé minute |
- Demander si le chef propose un atelier : plusieurs organisent des cours en matinée.
- Observer le pétrissage : la technique « slap & fold » se repère à l’oreille.
- Garder l’esprit ouvert : un fromage local peut remplacer la traditionnelle provola.

Pour ceux qui veulent poursuivre l’aventure culinaire hors de Lyon, une lecture sur l’Osteria Ferrara à Paris propose un parallèle instructif entre terroirs français et tradition italienne.
Une journée « dolce vita » autour du four à bois : itinéraire et curiosités
Commencer la matinée par un cappuccino au Café Juliette, face à l’ancienne gare, permet de s’imprégner du caractère bourgeois-bohème des Brotteaux. À 10 h, direction le marché de la rue Bellecombe ; on y trouve des olives taggiasche et de la scamorza fumée à glisser dans le sac isotherme. Les cuisiniers amateurs apprécieront ce passage pour garnir leur propre pizza le soir venu.
À 11 h 30, la première étape gourmande se situe chez Casa Nobile, épicerie-traiteur qui propose une focaccia tiède garnie de mortadelle et pistache. Ce snack léger laisse la place à la véritable expérience du déjeuner, programmée à 12 h 30 chez Villa Pizza. Installé sur la mezzanine, on déguste la « Parma e Rucola » en observant le ballet des scooters de livraison.
L’après-midi se prête à la promenade dans le Parc de la Tête d’Or. Les serres tropicales, gratuites, offrent une pause digestive. Vers 16 h, retour vers le cours Vitton pour un affogato chez Lollo ; un shot d’espresso coule sur une boule de gelato fior di latte, instant rafraîchissant avant de discuter avec Enzo Di Litta, parfois en train d’étirer ses premières pâtes fraîches.
À 18 h, changement d’ambiance chez Le Comptoir Italien : aperitivo à base de spritz bergamote et planchette de charcuterie. La session se prolonge jusqu’à 19 h, moment idéal pour tenter la réduction early bird sur une margherita simple mais efficace. Les lueurs du soir filtrent à travers les vitres industrielles, rendant l’atmosphère presque cinématographique.
Pour le dîner, cap sur Jojo. Les animateurs du Jobaar voisin invitent souvent les clients à terminer la soirée avec un cocktail negroni ; la bande-son oscille entre Mina et Calcutta. Les voyageurs de passage concluent la journée en beauté, conscients d’avoir maximisé chaque créneau horaire.
| Horaire | Activité | Lieu | Bénéfice gourmand |
|---|---|---|---|
| 09 h 30 | Cappuccino & brioche | Café Juliette | Énergie matinale |
| 10 h 00 | Marché produits frais | Rue Bellecombe | Ingrédients locaux |
| 12 h 30 | Déjeuner pizza | Villa Pizza | Pâte légère |
| 16 h 00 | Affogato pause | Lollo | Fraîcheur café |
| 18 h 00 | Aperitivo | Le Comptoir Italien | Spritz & charcuterie |
| 20 h 00 | Dîner napolitain | Jojo | Pizza au feu de bois |
- Prévoir un sac réutilisable pour les achats au marché.
- Louer un vélo en libre service : les distances sont courtes mais agréables.
- Terminer la soirée par un digestif amaro, disponible dans plusieurs bars voisins.
Pour d’autres escapades thématiques, le portrait des auteurs du guide sur cette page révèle des itinéraires comparables à travers l’Europe, preuve que la curiosité culinaire n’a pas de frontières.
Quelle est la meilleure période pour profiter des pizzerias des Brotteaux sans trop d’attente ?
La mi-novembre à la mi-décembre, juste après la Fête des Lumières, offre des salles plus calmes, des offres promotionnelles et un accueil encore plus chaleureux de la part des pizzaioli.
Faut-il impérativement réserver pour dîner chez Jojo ou Lollo ?
Oui pendant les week-ends et les soirées de semaine après 19 h 30 ; sinon, arriver avant 19 h garantit souvent une place sans réservation.
Comment identifier une vraie pizza napolitaine ?
Un diamètre inférieur à 35 cm, un cornicione gonflé et tacheté, une pâte souple tenue par le centre et des ingrédients labellisés DOP (tomate San Marzano, mozzarella di bufala). Les adresses des Brotteaux respectent globalement ces critères.
Existe-t-il des options végétariennes dans les pizzerias du 6ᵉ ?
La majorité des établissements proposent au moins deux recettes végétariennes ; certains comme Basilic & Co déclinent même des variantes véganes en saison.
Où en savoir plus sur la gastronomie italienne en voyage ?
Le site spécialisé propose par exemple une fiche complète sur la pizza Cresci de Cannes, parfaite pour comparer les styles régionaux.




